Secret de la confession : L’entrevue de Mgr de Moulins-Beaufort avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin

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Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a reçu mardi 12 octobre Place Beauvau, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France pour discuter du secret de la confession. Un échange « fructueux et long » selon le ministre. 

Après avoir déclaré mardi 6 octobre dans la matinale de franceinfo que le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République », le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Eric de Moulins-Beaufort a été invité à s’entretenir avec Gérald Darmanin, ministre chargé des cultes.

L’entretien s’est tenu hier, mardi 12 octobre, et a été décrit comme « fructueux et long » par Gérald Darmanin qui s’est exprimé à ce propos à l’Assemblée nationale. Lors de son allocution, le ministre de l’Intérieur a tenu à « redire le courage » de l’Église catholique pour avoir commandé un rapport sur les abus sexuels mené par une commission indépendante, « pour faire vérité sur cette histoire ».

Revenant sur les propos tenus par le président de la CEF sur le secret de la confession, le ministre a affirmé lui avoir rappelé, comme il l’a « dit à chacun des cultes », « qu’il n’y a en effet aucune loi qui est supérieure aux lois de l’Assemblée nationale et du Sénat et qu’il n’y a aucune loi au dessus de celles de la République ». Une déclaration qui a suscité des applaudissements dans l’hémicycle.

« La République française respecte tous les cultes et [...] respecte toutes les confessions à partir du moment où elles respectent la République et les lois de la République » a continué Gérald Darmanin.

Le ministre de l’Intérieur a ensuite déclaré que « le secret de la confession est depuis quasiment deux cent ans dans notre droit reconnu comme un secret professionnel au même titre que pour les médecins ou les avocats. Il souffre cependant d’exceptions en ce qui concerne les crimes commis sur des enfants de moins de 15 ans ».

Ainsi, dans le contexte de religieux ayant connaissance de crimes contre des enfants de moins de 15 ans, le ministre précise qu’ils ont l’obligation de porter ces faits à la justice. Il ajoute qu’ils ne pourraient être sanctionnés dans ce cadre pour avoir rompu le secret de la confession.

La CEF a, de son côté, publié un communiqué à l’issue de la rencontre qui évoque « la formulation maladroite » de Mgr de Moulins-Beaufort sur franceinfo.

« L’Etat a pour tâche d’organiser la vie sociale et de réguler l’ordre public. Pour nous chrétiens, la foi fait appel à la conscience de chacun, elle appelle à chercher le bien sans relâche, ce qui ne peut se faire sans respecter les lois de son pays » précise la déclaration de l’Eglise catholique qui admet qu’un travail « est nécessaire » pour « concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants ».

Le président de la CEF a également rappelé « la détermination de tous les évêques et, avec eux, de tous les catholiques, à faire de la protection des enfants une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises ».

En conclusion, « Mgr Éric de Moulins-Beaufort redit sa honte, sa consternation, mais aussi sa détermination à mener les réformes nécessaires pour que l’Église, en France, mérite la confiance de tous ».

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Jo Bouroch / Shutterstock.com

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